Marché du travail : l’attractivité des athlètes!

Oct 16, 2025 | Chroniques

Générations d’impact
de Simon-Pier à Julien Frascadore

 

16 octobre 2025 — Il y a seulement quelques mois de cela, un futur employeur a encouragé Julien Frascadore à poursuivre sa carrière sportive et d’en profiter à fond. Le judoka de Québec a appliqué le conseil à la lettre, lui qui vient tout juste de remporter l’argent au Grand Prix de Lima, son meilleur résultat à ce jour!

Par François-Olivier Roberge

S’il continue intensément sa carrière sur le tatami, le judoka n’est pas inquiet pour le jour où il mettra le sport de haut niveau de côté, bien au contraire. Avec un baccalauréat en droit et son Barreau maintenant en poche, ce boursier de la Fondation Aléo au sein du Programme Banque Nationale le confirme : le profil d’athlète de haut niveau est fortement valorisé sur le marché du travail.

«Dans le cadre de la course aux stages après le bacc et le Barreau, j’ai réussi à obtenir un stage dans un grand bureau! Selon mon contrat, je devais y être cet été. Puis quand je leur ai mentionné que je voulais continuer mon sport encore 3 ans et repousser mon stage, ils ont été super compréhensifs. Ils m’ont même mentionné : ‘‘ Ta carrière sportive tu l’as juste une fois, alors pousse à fond, continue le plus que tu veux, et tu viendras travailler avec nous après’’.»

Comme quoi ce n’est pas une formule galvaudée, l’expérience d’athlète de haut niveau est reconnue, appréciée et valorisée sur le marché du travail. Une réalité qu’a bien perçue Julien lorsqu’il a rencontré différents bureaux d’avocats.

«Les athlètes ont des qualités recherchées : discipline, rigueur, gestion du stress, gestion de temps. On a une facilité à cerner l’objectif et l’essentiel. Les employeurs le sentent», a-t-il précisé lors de notre entretien à la fin de l’été.

Pour ne pas passer mon temps à gamer

«Je ne pense pas qu’il y ait une seule recette, mais j’ai trouvé la mienne : plus d’école que moins, pour me sortir la tête du sport. C’est mon équilibre. Mon chemin.» Un parcours qui a mené Julien à avoir complété son barreau, à 25 ans.

Après avoir manqué de peu sa sélection olympique au printemps 2024, l’athlète natif de Beauport a joué le rôle de partenaire d’entraînement jusqu’à se rendre à Paris, regardant de très, très près ses coéquipiers réaliser son rêve olympique. Une expérience émotive qui l’aura motivé plus que jamais à poursuivre les efforts pour un autre cycle de quatre ans.

Puis, durant l’année qui a suivi, en plus de son horaire de judoka, Julien a complété son barreau avec l’étude, les examens et le stress que cette importante étape professionnelle comporte. Pour y arriver, il aura même décliné une participation aux Championnats du monde.

«Ça n’a pas été facile comme choix, mais je pense que c’était le bon. Je voulais vraiment me concentrer à bien finir mon barreau, au début de ce nouveau cycle olympique pour maintenant mettre ça derrière moi.»

Le boursier Aléo file maintenant sans compromis vers le grand objectif : une sélection pour les Jeux olympiques de Los Angeles. Sa médaille d’argent fraîchement remporté au Pérou confirme qu’il est sur la bonne voie!

Mais, même avec son bacc en droit complété, pourquoi changer une recette qui lui réussit bien?

«J’aime apprendre. Alors je poursuis mes études. Je fais des cours préparatoires pour la maîtrise en fiscalité à HEC Montréal. C’est mon équilibre, pour ne pas passer mon temps à gamer», image-t-il.

Avec la Fondation Aléo depuis 2016

À ses débuts comme boursier Aléo, le jeune Julien Frascadore a reçu une bourse de la Fondation Georges St-Pierre, en 2016. «Je me rappelle bien de cette bourse. J’étais monté à Montréal. C’est marquant de rencontrer GSP. Tous les boursiers faisaient une démonstration de notre sport et je l’avais projeté au tapis.»

Puis c’est avec le programme de bourses de la Banque Nationale que Julien poursuit son chemin avec la Fondation Aléo depuis les quatre dernières années, recevant des bourses annuelles de 4 000 $.

«On est vraiment chanceux d’avoir la Fondation Aléo qui nous soutient, dès le jeune âge dans mon cas et encore aujourd’hui! Sans le soutien je n’aurais tout simplement pas réussi, avec mon déménagement à Montréal à 17 ans. J’ai pu faire plus de compétitions pour continuer à progresser.»

Générations d’impact

Avant Julien, un autre Frascadore a été boursier de la Fondation Aléo, lui aussi au sein du programme de la Banque Nationale : son grand frère, Simon-Pier, en 2011.

Générations d’impact. Le thème de notre compagne philanthropique incarné ici par les frères Frascadore.

«On a un bon écart d’âge et c’est lui qui a été la bougie d’allumage. Je le suivais dans les dojos et j’ai voulu faire comme lui. Il a arrêté le judo il y a déjà plusieurs années, mais encore aujourd’hui, le judo nous aide à garder un lien fort. Il est le premier à qui je parle avant et après mes compétitions. Que ce soit un bon ou un mauvais résultat. Il fait souvent le lien avec ma famille, pour les aider à suivre. On a vraiment un beau lien. Quelqu’un qui a vécu le sport de haut niveau pour me comprendre.»

Le mot de Sophie – Savoir être bon partout!

Lorsqu’on parle de nos étudiants-athlètes, les gens nous demandent souvent comment ils font pour être à la fois bons dans le sport tout en réussissant autant dans leurs études. Et bien voilà la clé : savoir transférer ses habiletés d’un domaine à l’autre. Et c’est la même chose pour le monde du travail! Julien démontre non seulement qu’il arrive à transférer ses compétences du tatami aux bancs d’école, mais également sur le marché de l’emploi. Certains employeurs savent déjà repérer cela chez leur candidat athlète et n’hésitent pas à les prendre dans leur équipe sachant tout ce que leur expérience de vie peut apporter. Pour d’autres employeurs qui s’y connaissent moins en sport, c’est alors à l’athlète de bien expliquer, lors de l’entrevue d’embauche, tout ce qu’il a pu développer grâce à son expérience dans le sport, comment il a su le transférer dans ses études et surtout, comment cela peut être un atout important sur le marché de l’emploi. Et bien entendu, on est là pour l’aider à construire ce récit et transférer ses différentes habiletés acquises au-delà du sport.

Mais comment cela se produit-il? Lorsqu’on compétitionne à un haut niveau, on doit investir beaucoup d’heures dans notre sport. Préparation, entraînement, visualisation, déplacements. Les athlètes sont des gens passionnés, ils se réveillent et s’endorment en pensant à leur sport. Il peut donc être difficile de décrocher, spécialement si on a une mauvaise pratique ou une contre- performance et qu’on doit se remettre le mental à la bonne place. On conseille alors aux athlètes de se trouver autre chose, quelque chose qui peut leur permettre de se changer les idées, de ne pas se brûler à ne penser qu’à une chose. Pour plusieurs athlètes, c’est l’école qui joue ce rôle. Ça leur permet de penser à autre chose, de décrocher rapidement du sport pour se concentrer sur d’autres éléments, rencontrer d’autres personnes, discuter d’un autre sujet que leurs derniers résultats. Mais ce qu’ils ne réalisent pas toujours, c’est qu’en plus de leur permettre de décrocher, être aux études leur permet de transférer leurs habiletés acquises dans le sport (concentration, gestion du stress, discipline, gestion du temps, etc.) et de les mobiliser dans un autre cadre, soit les études et ensuite, le milieu professionnel.

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